THE WORLD IN MY MOUTH
Exposition personnelle avec NEFELI PAPADIMOULI
Commissariat de Violette Morisseau
Commissariat de Violette Morisseau
21.10 – 18.11.2023
Issue d’un doux travail d’observation, l’exposition The World in My Mouth se déploie en deux axes intrinsèquement liés : la vision d’Orion, ton enfant, et la tienne. Au rez-de-chaussée, tu explores les changements qu’ont fait naître chez toi la maternité, inexorable expérience de fusion. Tu nous parles de la capacité d’ouvrir un pan de soi-même à son enfant, et par extension, à d’autres formes de vies. Au sous-sol, tu nous conduis à un renversement intime au sein duquel Orion nous initie au monde à travers ses yeux, les sons qu’il nous transmet et les gestes qu’il nous apprend.
Les sculptures “cocons” sur lesquelles ouvre l’exposition, suspendues ou accrochées aux murs, semblent comme des excroissances des parois. Elles ont le double effet de pouvoir porter et protéger un corps, – humain, minéral, végétal -, contre soi-même. Un contact peau à peau qui suscite une symbiose : le corps du ou de la porteur·se se couvre instinctivement d’écailles, se pare d’exosquelettes cuivrés et ondoyants. Dans une forme de transfert, par le contact des peaux, un peu de l’un·e passe dans le corps de l’autre.
En descendant les escaliers, les babillages d’Orion commencent à se faire entendre. À son âge, il a la capacité d’identifier et mémoriser une infinité de sons, issus de toutes les bouches, toutes les cultures. Si cette prouesse s’estompe avec le temps et par un apprentissage situé, ces vocalises sont celles d’un chant universel, contenant potentiellement toutes les langues du monde.
Chez les nourrissons, l’intégration des connaissances est indissociable des moments de sommeil : c’est dans la première phase de l’endormissement, souvent agitée, que sont traitées et mémorisées les nouvelles informations recueillies durant les périodes d’éveil. Se produit alors un phénomène universel : sur le visage du nourrisson se succèdent les différentes émotions innées, à savoir la joie, la surprise, la peur, le dégoût, la tristesse et la colère. Son corps se meut en mouvements brusques et saccadés, selon un enchaînement de crispations et de détentes des membres. C’est cette sorte de danse spasmodique que tu as observée chez Orion, et que tu as demandé au chorégraphe Théo Pendle d’interpréter. Allongé sur le dos, un horizon insoupçonné de mouvements s’ouvre au danseur : du micro-geste à la convulsion, c’est la danse d’un corps qui mémorise le monde.
Dans la salle adjacente, espace moelleux où les corps peuvent se mouvoir sans se blesser, tu as suspendu différentes sculptures, remarquables tant par leurs formes archétypales que par leurs qualités haptiques. Des œuvres à regarder allongé·e sur le dos, qu’il nous faut appréhender en touchant, des sculptures à mordre. Tu reviens ici sur tes obsessions de toujours : les objets transitionnels, définis par Winnicott comme d’essentiels supports des projections émotionnelles de l’enfant. Ces objets l’aident à prendre conscience de son individualité et à concevoir les autres et son environnement comme le monde extérieur et non comme une partie de soi-même.
Tu as décidé, toi dont la pratique teste constamment l’élasticité des distances entre les individus afin de les repositionner dans le monde, de nous mettre à la place d’un nouveau-né. Un univers molletonné, doux et savant, où les choses se comprennent avec la bouche. Orion nous montre tendrement la voie vers une ingestion du monde pour son assimilation.
Les sculptures “cocons” sur lesquelles ouvre l’exposition, suspendues ou accrochées aux murs, semblent comme des excroissances des parois. Elles ont le double effet de pouvoir porter et protéger un corps, – humain, minéral, végétal -, contre soi-même. Un contact peau à peau qui suscite une symbiose : le corps du ou de la porteur·se se couvre instinctivement d’écailles, se pare d’exosquelettes cuivrés et ondoyants. Dans une forme de transfert, par le contact des peaux, un peu de l’un·e passe dans le corps de l’autre.
En descendant les escaliers, les babillages d’Orion commencent à se faire entendre. À son âge, il a la capacité d’identifier et mémoriser une infinité de sons, issus de toutes les bouches, toutes les cultures. Si cette prouesse s’estompe avec le temps et par un apprentissage situé, ces vocalises sont celles d’un chant universel, contenant potentiellement toutes les langues du monde.
Chez les nourrissons, l’intégration des connaissances est indissociable des moments de sommeil : c’est dans la première phase de l’endormissement, souvent agitée, que sont traitées et mémorisées les nouvelles informations recueillies durant les périodes d’éveil. Se produit alors un phénomène universel : sur le visage du nourrisson se succèdent les différentes émotions innées, à savoir la joie, la surprise, la peur, le dégoût, la tristesse et la colère. Son corps se meut en mouvements brusques et saccadés, selon un enchaînement de crispations et de détentes des membres. C’est cette sorte de danse spasmodique que tu as observée chez Orion, et que tu as demandé au chorégraphe Théo Pendle d’interpréter. Allongé sur le dos, un horizon insoupçonné de mouvements s’ouvre au danseur : du micro-geste à la convulsion, c’est la danse d’un corps qui mémorise le monde.
Dans la salle adjacente, espace moelleux où les corps peuvent se mouvoir sans se blesser, tu as suspendu différentes sculptures, remarquables tant par leurs formes archétypales que par leurs qualités haptiques. Des œuvres à regarder allongé·e sur le dos, qu’il nous faut appréhender en touchant, des sculptures à mordre. Tu reviens ici sur tes obsessions de toujours : les objets transitionnels, définis par Winnicott comme d’essentiels supports des projections émotionnelles de l’enfant. Ces objets l’aident à prendre conscience de son individualité et à concevoir les autres et son environnement comme le monde extérieur et non comme une partie de soi-même.
Tu as décidé, toi dont la pratique teste constamment l’élasticité des distances entre les individus afin de les repositionner dans le monde, de nous mettre à la place d’un nouveau-né. Un univers molletonné, doux et savant, où les choses se comprennent avec la bouche. Orion nous montre tendrement la voie vers une ingestion du monde pour son assimilation.
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73-75 rue Quincampoix 75003 Paris France
mardi – samedi 14h – 19h et sur rendez-vous
tél : +33 (0)1 42 77 05 97
www.galeriedohyanglee.com
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mardi – samedi 14h – 19h et sur rendez-vous
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