14.03 – 25.04.2015
_____________________
Avec le soutien du Centre national des arts plastiques (aide à la première exposition)
« Il n’y a pas d’objet mais des formes découpées qui produisent une transparence. Les formes découpées que j’utilise [...] sont des frontières visuelles. Il n’y a pas dépassement de l’objet, peut-être un dépassement de la vision, une possibilité de voir hors-champ tout en restant dans le champ. » Pascal Convert
La rencontre avec le travail de Romain Vicari, lors de son accrochage Saudades à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris (mélange d’objets rédimés et d’interventions témoignant de disparitions architecturales), a été une agréable surprise. Ses propositions offrent une variété de couleurs et de textures, de gestes en suspens comme réalisés dans l’urgence pour une possible rencontre avec un public. La spontanéité des compositions résulte certainement de son travail urbain où la rapidité d’exécution s’impose, les gestes se doivent d’être surs, précis, incisifs et percutants. Les interventions extérieures de Romain Vicari ne sont cependant pas de simples marques de ses passages. De l’uniformité grise, sombre et poussiéreuse, elles font surgir une nouvelle organisation de l’espace figurée ici par une marque au spray, là par une couverture de plâtre. Le tissu architectural urbain est un terrain d’expérience et constitue pour l’artiste un espace de travail commun dont chacun peut se saisir.
Dans son atelier, sa pratique s’étoffe. Le plâtre ne couvre plus seulement les surfaces, il remplit des cadres de bois ou d’aluminium. La matière devient vivante, vibrante. Une démarche demeure : l’extérieur intervient dans les lieux d’exposition où prennent place des matériaux de chantier. Du sable à maçonner, utilisé pour réaliser du mortier ou du ciment, est dispersé au sol pour en sculpter les aspérités. Des panneaux d’isolation en liège sont transformés en cimaise, en socle et en assise. Le plâtre n’est pas lissé mais coule sur les parois, soudant parfois ses constructions au sol. Les matériaux sont assemblés, superposés, recomposés, ils créent des installations comme figées dans l’espace, sortes de projections tridimensionnelles, de photographies de ses expériences de terrain. Les médiums propres ont perdu leurs spécificités.
Preciso me encontrar, « Je dois me retrouver » en français, ancre de nouveaux gestes dans le travail de Romain Vicari. Les éléments de mobilier domestiques sur lesquels il intervient, sont utilisés pour redessiner, occuper l’espace : paravent plâtré sculptant l’espace, table peinte sur un coin pour présenter une sculpture. L’utilisation de l’espace insiste sur le surgissement des images et des volumes. L’architecture de ce laboratoire improvisé est transfigurée, défigurée par ses interventions d’où jaillissent des constructions au présent sur les fondations du passé. Sur les murs de la galerie apparaissent des photographies, à l’échelle 1,5, d’installations éphémères réalisées dans la Petite Ceinture de Paris. Les lignes de sol de la galerie et de la vue extérieure se rejoignent, créant une unité de temps et d’espace pour relier les deux pratiques de l’artiste. Cette liaison est accentuée par des éléments vidéos et sonores qui témoignent de captations furtives enregistrées au détour d’explorations. Ces dispositifs dynamisent l’espace d’exposition et proposent une exploration curieuse de ses environnements.
………………………………………………..
73-75 rue Quincampoix 75003 Paris France
mardi – samedi 11h – 13h // 14h – 19h
tél : +33 (0)1 42 77 05 97
info@galeriedohyanglee.com
www.galeriedohyanglee.com
https://twitter.com/dohyanglee
www.fb.com/galeriedohyanglee.paris
………………………………………………..