Le rêve de surplomber
avec Chloé Dugit-Gros, Aurélie Godard, Pierre Leguillon, Kristina Solomoukha et Eric Tabuchi.
19 Novembre 2011 – 31 Janvier 2012
L’exposition emprunte son titre à une oeuvre d’Aurélie Godard : Carlo Mollino in San Remo (le rêve de surplomber). Il s’agit ici d’un hommage à l’architecte à travers l’évocation d’un de ses projets inachevés basé en Italie et placé de manière à dominer la Méditerranée. Le rêve de surplomber expose un panorama d’architectures liées à l’imaginaire utilisant aussi bien la maquette comme modélisation et synthétisation du réel, la photographie et sculpture documentaire, l’aquarelle comme support de narration ou encore le ballet mécanique[1].
Aurélie Godard se livre depuis quelques années à des exercices de constructions de mémoire de maquettes de bâtiments modernes. Ses sculptures véritables synthèses de plusieurs constructions sont ensuite placées sur leurs caisses de transport devenues socles. Cette transformation souligne le mouvement de l’oeuvre et le caractère transitoire de son exposition. Aurélie Godard développe une architecture du souvenir comme témoin de l’utopie moderne. Pour le rêve de surplomber, elle présente une maquette dont la géométrie n’est plus aussi affirmative, elle est érodée, usée[2] prenant pour base un blockhaus recensé par Paul Virilio.
Nous retrouvons la référence à cette architecture massive et circulaire dans le travail d’Eric Tabuchi. En 1990, lors de la Biennale de Venise, Bernd et Hilla Becher, photographes majeurs de la nouvelle objectivité sont récompensés par le prix de la sculpture. Eric Tabuchi reprend ce fait historique à travers la série Chateauparc qui modélise une sélection des bâtiments documentés. Il dirige ainsi ses recherches vers une reprise de l’histoire de ces formes afin d’en déjouer les codes et d’ériger au rang de monuments ces architectures quotidiennes.
Pierre Leguillon vise toujours dans ses dispositifs à faire circuler et dialoguer les images et à détourner les possibles contraintes qui ne les rendraient pas accessibles à tous[3]. Il convoque avec A Silent Show (Cheval) le fantasme architectural de Joseph Ferdinand Cheval plus connu sous le nom de Facteur Cheval. Cet artiste autodidacte a consacré sa vie à édifier une sculpture monumentale, un environnement visionnaire proposant sous forme d’architecture naïve son palais idéal.
Les dessins de Kristina Solomoukha sont également construits sur la communication entre les images et particulièrement sur leur rapport au langage. Elle s’intéresse au moment précis où avant de formuler et d’énoncer une phrase, une image ou le sentiment de cette phrase se forme et apparaît dans notre imagination. À travers une série d’aquarelles et une maquette de HLM, à l’échelle d’un bibelot en céramique, elle présente des projets pour d’éventuelles réalisations tridimensionnelles, des sculptures rêvées emplies de narration personnelle.
Chloé Dugit-Gros met en scène des objets trouvés dans son architecture de travail : l’atelier. Elle utilise ces éléments pour construire un paysage abstrait et coloré en perpétuel mouvement. Ce ballet mécanique[1] aux contrastes subtilement dosés fait osciller l’image entre figuration et abstraction.
[1] Film cinématographique, 35 mm, noir et blanc, muet, 16′, réalisé par Fernand Léger en 1923-1924.
[2] Architecture principe, revue de Claude Parent et Paul Virilio, Bunker archéologie écrit par Paul Virilio, 1958.
[3] Dossier / Artistes iconographes, Art 21, numéro 25, p.18-27, Hiver 2009/2010, Garance Chabert et Aurélien Mole.
vue d’exposition, le rêve de surplomber, galerie Dohyang Lee, photo © Aurélien Mole.
Aurélie Godard, En approchant sur une plage d’un de ces monolithes (pour CDG), 2011, 67,5 x 190 x 79,5 cm, bois, plexiglas, peinture, pièce unique
Eric Tabuchi, Faith and Modernity, 2011, tirages pigmentaires sur papier photorag Hahnemuhle (# 01 Verdun, # 09 Azairailles, # 06 Vandœuvre-les-Nancy, # 07 Vasperviller,# 03 Dieuze )
27,2 x 37,5 cm, édition de 5 , photo © Aurélien Mole.
Kristina Solomoukha, Sphinx, Œdipe et Viollet-le-Duc (troisième rencontre), 2011, Aquarelle sur papier, 36 x 48 cm, photo © Aurélien Mole.
Eric Tabuchi, Chateauparc, 2011, 130 x 17 x 40 cm, bois, peinture, photo © Aurélien Mole.
Eric Tabuchi, Chateauparc, 2011, 130 x 17 x 40 cm, bois, peinture, photo © Aurélien Mole.
Chloé Dugit-Gros, Sans-Titre, 2011, vidéo HD, couleur, muet, édition de 3, photo © Aurélien Mole.
Chloé Dugit-Gros, Sans-Titre, 2011, vidéo HD, couleur, muet, édition de 3, photo © Aurélien Mole.
Chloé Dugit-Gros, Sans-Titre, 2011, vidéo HD, couleur, muet, édition de 3, photo © Aurélien Mole.
Kristina Solomoukha, HLM (Bagnolet), 2011, 9,6 x 21,3 x 4,6 cm, céramique, vernis, pièce unique, photo © Aurélien Mole.
Kristina Solomoukha, HLM (Bagnolet), 2011, 9,6 x 21,3 x 4,6 cm, ceramic, lack, unique, photo © Aurélien Mole.
Eric Tabuchi, Chateauparc, 2011, 130 x 17 x 40 cm, bois, peinture, photo © Aurélien Mole.
Pierre Leguillon, A silent show (Cheval), 2003-2007, impression jet d’encre sur papier, 120 x 160 cm, 2/5, photo © Aurélien Mole.
Pierre Leguillon, A silent show (Cheval), 2003-2007, impression jet d’encre sur papier, 120 x 160 cm, 2/5, photo © Aurélien Mole.