Vernissage le Samedi 10 Octobre 2015 de 18 h à 21 h
10.10 – 28.11.2015
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Depuis ses origines et jusqu’aux contestations contemporaines, le conflit social civil et armé en Colombie est fortement lié à des besoins de politiques agraires viables pour les populations fermières. Dans ce contexte, certaines régions sont devenues les théâtres principaux des mouvements de lutte paysanne, depuis la période historique de La Violencia jusqu’à nos jours. En étroite collaboration avec la population locale, l’artiste a transformé plusieurs fermes familiales de ces régions, qui ont été ou continuent à être des espaces de révolte, de militantisme et parfois de clandestinité, en camera obscura. Chaque maison, devenue un appareil photographique géant, capte à grande échelle les paysages cultivés et les montagnes. Les images noires et blanches ainsi obtenues évoquent des images d’archives nouant ainsi le lien entre l’histoire et la situation actuelle.
Au rez-de-chaussée de la galerie seront exposés cinq sténopés-triptyques géants de cette série.
Au niveau bas, on pourra (re)découvrir deux travaux récemment acquis par le FNAC (Fonds National d’art contemporain) et le FMAC (Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris) qui témoignent de la démarche artistique de Marcos Avila Forero, basée sur la rencontre avec des personnes, un lieu, une histoire, et cherchant à renouer des fils perdus entre traditions ancestrales et pratiques contemporaines. Dans la vidéo Atrato (2014), l’artiste propose à des riverains afro-colombiens, du fleuve du même nom, l’une des principales artères du conflit armé en Colombie, de se réapproprier une coutume ancestrale perdue consistant à se servir du fleuve comme caisse de résonance (instrument de tambour). Dans cette version contemporaine, à travers les gestes et les sonorités musicales, ce groupe de percussionnistes évoque et exorcise l’expérience de l’accoutumance à la violence du conflit armé.
Pour son projet Alapargatas de Zuratoque (2013), l’artiste a travaillé avec des familles déplacées par le conflit armé en Colombie. Il leur a proposé d’écrire leur histoire sur des sacs de toile de jute qui ont ensuite servi à fabriquer des chaussures tressées traditionnelles des paysans.
Marcos Avila Forero (*1983) travaille à Paris, en Colombie et au gré de ses nombreux voyages. Après son diplôme (avec les félicitations du jury) à l’ENSBA Paris, il a notamment exposé au Palais de Tokyo (lauréat du Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo en 2012), au Centre d’Art La Passerelle de Brest et au Château des Adhémar à Montélimar. Parallèlement à l’exposition à la Galerie Dohyang Lee, on pourra voir ses expositions personnelles au Centre d’Art CAIRN à Digne-les-Bains (du 16 octobre au 30 novembre 2015) et à l’Espace d’Art Contemporain Camille Lambert à Juvisy-sur-Orge (du 14 novembre au 18 décembre 2015).
La vidéo Atrato (2014) fait également partie de l’exposition Tout le monde au CREDAC d’Ivry-sur-Seine (jusqu’au 6 décembre 2015).
Maya Sachweh
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73-75 rue Quincampoix 75003 Paris France
mardi – samedi 11h – 13h // 14h – 19h
tél : +33 (0)1 42 77 05 97
www.galeriedohyanglee.com
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